Projets de conservation

En tant qu’association naturaliste, l’Opie mène de nombreuses actions en faveur de la conservation des insectes. Nous accompagnons des acteurs publics tels que le Ministère de la Transition Écologique (MTE), l’Office Français de la Biodiversité (OFB), le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) ainsi que de nombreuses collectivités dans la collecte d’informations sur les états des populations et leurs habitats, avec pour objectifs la mise en place de politiques publiques de conservation de la nature et leurs nécessaires évolutions.

Gestion de données

Au cœur de ces différentes actions de l’Opie, la gestion, l’analyse et le partage de données en lien avec la biodiversité occupe une place centrale.

Pour soutenir notre mission de gestion et de partage des données en lien avec la biodiversité, l’Opie a mis en place un système complexe de gestion de données. Ce système repose sur des flux de données, des bases de données et des protocoles variés, et est centralisé autour de la plateforme Swarm. Dans ce système, le travail s’articule autour de trois grands axes : la récupération et l’intégration de données, leur stockage et leur consolidation, et enfin leur exploitation pour divers projets : production de chiffres, graphiques, cartes… et transmission aux partenaires !

Tête de réseau animatrice SINP-SIB

Dans le cadre des conventions signées avec le MTE et l’OFB, l’Opie joue un rôle clé en tant que tête de réseau pour le SINP-SIB, axe structurant de notre action à la fois au niveau national et régional.

Le Système d’Information de l’iNventaire du Patrimoine naturel (SINP) est une plateforme nationale visant à recueillir et partager les données relatives à la biodiversité en France. Il permet de mutualiser les connaissances issues de nombreux acteurs — scientifiques, associatifs, institutionnels — afin d’appuyer les politiques publiques et les projets de conservation. Le Système d’Information sur la Biodiversité (SIB) en est une composante dédiée spécifiquement aux données naturalistes sur les espèces et les habitats.

L’Opie assure la coordination de ce réseau pour plusieurs groupes d’insectes : les odonates, les plécoptères, les coléoptères saproxyliques ainsi que les lépidoptères diurnes. Ce travail implique la consolidation des jeux de données, l’assurance de leur qualité et leur mise à disposition dans un format utilisable pour les analyses scientifiques et l’aide à la décision. En garantissant une circulation fluide des données, celles-ci peuvent constituer un véritable levier pour la préservation de la biodiversité.

Les listes rouges de l’UICN

L’Opie intervient dans la conservation au travers de l’élaboration de Listes rouge. Ces travaux reposent sur une méthodologie développée par l’UICN, qui permet d’attribuer à chaque taxon un statut de menace à partir de données d’observation et des avis d’experts. L’Opie est compétente pour rassembler les données du réseau entomologique français, effectuer les calculs d’évolution des données et solliciter les expert·e·s.

Listes rouges coordonnées par l’Opie et ses partenaires

  • Liste rouge nationale des Plécoptères de France métropolitaine (2025)
  • Liste rouge régionale des Orthoptère d’Occitanie (2022)
  • Liste rouge régionale des Rhopalocères et Zygènes d’Occitanie (2019)
  • Liste rouge nationale des Éphémères de France métropolitaine (2018)
  • Liste rouge régionale des Odonates d’Occitanie (2018)
  • Liste rouge régionale des Orthoptéroïdes d’Île-de-France (2018)
  • Liste rouge nationale des Libellules de France métropolitaine (2017)
  • Liste rouge régionale des Rhopalocères et Zygènes d’Île-de-France (2015)
  • Liste rouge nationale des Papillons de jour de France métropolitaine (2014)
  • Liste rouge régionale des libellules d’Île-de-France (2014)

Les inventaires nationaux

Grâce au travail de collecte, de structuration et de gestion des données réalisé en interne, l’Opie contribue activement à plusieurs projets d’ampleur nationale menés avec le MNHN et l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN).

Parmi nos projets principaux, l’atlas dynamiques des Odonates de France métropolitaine et un outil qui permet de suivre l’évolution de la répartition des libellules et demoiselles à l’échelle nationale, en se basant sur les données de l’INPN. Dans la continuité de ce projet, un nouveau modèle d’atlas dynamique est actuellement en développement et permettra de produire des atlas pour plusieurs groupes taxonomiques. Le premier groupe à en bénéficier sera celui des Éphémères (Éphéméroptères).

La Directive Habitats Faune Flore (DHFF)

La Directive Habitat Faune Flore est un texte de loi européen visant à protéger les espèces et espaces naturels. Parmi les actions obligatoires des États membre figure le rapportage de cette directive, qui stipule que les États doivent documenter l’état de conservation d’une liste d’espèces et d’habitats, et ce tous les 7 ans. L’Opie est mandatée pour le rapportage des 47 espèces d’insectes (23 lépidoptères, 10 odonates, 13 coléoptères et un orthoptère).

Les Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF)

Lancé en 1982, l’inventaire des ZNIEFF, piloté par le MNHN et soutenu par le ministère de la transition écologique, a pour objectif de décrire, sur l’ensemble du territoire national, des secteurs de plus grand intérêt écologique abritant la biodiversité patrimoniale dans la perspective de créer un socle de connaissances mais aussi un outil d’aide à la décision.

Dans ce cadre, l’Opie assure le secrétariat national pour les insectes. Cette responsabilité implique un travail permanent de mise à jour des listes d’espèces déterminantes, en lien avec l’évolution des connaissances et l’état des populations. Ce travail de terrain et de synthèse, en lien étroit avec les experts régionaux et les services de l’État, permet de faire évoluer les connaissances, de renforcer la précision des inventaires et de consolider les fondements scientifiques des politiques de protection de la nature.

Les plans nationaux d’actions

Élaborés par le Ministère de la Transition écologique, les plans nationaux d’actions (PNA) sont des outils stratégiques opérationnels qui visent à assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de conservation favorable d’espèces de faune et de flore sauvages menacées ou faisant l’objet d’un intérêt particulier. Ils sont conduits sur une durée de 5 à 10 ans.

Objectifs d’un PNA espèces menacées

  • Stopper ou inverser le déclin d’une espèce ;
  • Connaître et suivre l’état des populations ;
  • Restaurer ses habitats naturels ;
  • Réduire les menaces (pollution, fragmentation des habitats, etc.) ;
  • Coordonner les acteurs (État, associations naturalistes, scientifiques, agriculteurs, chasseurs, etc.) ;
  • Sensibiliser le public et les acteurs locaux.

Qui fait quoi ?

État (DREAL, OFB)coordination, financement
Associations naturalistesactions de terrain, suivis, animations
Scientifiquesexpertise, suivis
Collectivités localesgestion foncière, réglementation
Citoyens et bénévolesobservateurs, sentinelles, relais

PNA Papillons de jour 2018–2028

Document de présentation du PNA Papillons de jour

Le PNA en faveur des papillons de jour est un document demandé par le ministère en charge de l’environnement. Il est rédigé par un collège d’expert et permet de lister les objectifs à atteindre pour conserver les espèces ciblées. En 2018, à la publication du PNA, 38 espèces de Papillons de jour étaient concernées par le plan et sont menacées de disparition. Le but est de maintenir ou rétablir les populations des espèces ciblées dans un bon état de conservation.

Le plan présente des fiches espèces, des fiches actions, des exemples d’actions régionales, un échéancier… L’animation nationale est portée par l’Opie, puis, le plan est décliné dans chaque région française pour l’adapter aux contextes et enjeux locaux. L’animation consiste à réaliser des actions pour améliorer la connaissance sur les papillons de jour, des actions de conservation de milieux, des actions de sensibilisation et des actions pour dynamiser le réseau national et régional.

PNA Libellules 2020–2030

Document de présentation du PNA Libellules

Le PNA Libellules 2020–2030 est un outil stratégique opérationnel qui vise à assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de conservation favorable des espèces d’odonates menacées ou faisant l’objet d’un intérêt particulier (Ministère de la transition écologique). Pouvoirs publics, gestionnaires d’espaces naturels, agriculteurs, forestiers, réseaux naturalistes et organismes de recherches travaillent de concert pour conserver les espèces concernées.

La Liste rouge UICN Europe et la Liste rouge française des libellules ont permis d’identifier les espèces menacées. Les espèces de libellules inscrites à la Directive européenne Habitat-Faune-Flore (DHFF) et à la liste des espèces d’insectes protégés de France ont également été intégrées au plan. 33 espèces d’odonates composent finalement la liste des espèces prioritaires à conserver selon le Plan national d’actions.

Le PNA Libellules est coordonné par la DREAL Hauts-de-France et animé par l’Opie.

Plan national pollinisateurs 2021-2026

Les insectes pollinisateurs domestiques et sauvages jouent un rôle essentiel pour préserver l’équilibre des écosystèmes naturels ainsi que les productions agricoles. Porté par les ministères de la Transition écologique, et de l’Agriculture et de l’Alimentation, le nouveau plan pollinisateur porte sur la période 2021-2026. Décliné en 6 axes, il rassemble des mesures concrètes en faveur des insectes pollinisateurs sauvages et des abeilles domestiques, pour restaurer leurs habitats et améliorer leurs ressources alimentaires disponibles, ainsi que pour restaurer les services écologiques rendus par la pollinisation.

L’Opie est chargé de l’animation de l’axe 3, l’accompagnement dans l’aménagement du territoire : espaces urbains, sites industriels, carrières, terrains militaires, infrastructures linéaires ou aires protégées. Dans le cadre de cette animation, un site Web de partage de ressources met à disposition de tous les acteurs une sélection de documents qui leur permet de mieux prendre en compte les pollinisateurs dans leurs décisions, ainsi qu’un kit de formation sur les pollinisateurs pour former ses équipes aux enjeux autour de la pollinisation.

Site Web de partage de ressources

Les groupes de travail

Des communautés d’experts et de naturalistes spécialisés se retrouvent au sein des groupes de travail de l’Opie pour travailler sur des thématiques précises : odonates, insectes aquatiques, mouches à scie…

Agir en faveur des pollinisateurs

Le pôle pollinisateurs de l’Opie est particulièrement actif ces dernières années, témoignage de l’importance croissante des enjeux liés aux insectes pollinisateurs.

À l’échelle francilienne, l’Opie a participé au programme entre parcs naturels régionaux (PNR) pour développer la connaissance et les outils de gestion en faveur des abeilles sauvages, et continue ses actions dans le cadre du Fonds vert.

Pour développer les connaissances entomologiques au sein du réseau national, l’Opie développe des outils autour des atlas de la biodiversité communale tels que le Guid’ABC et soutient des évènements tels que les Bumblegeeks, rendez-vous scientifique et convivial autour des bourdons !

Nous participons également au projet Wild Bees porté par les PNR de Nouvelle-Aquitaine dans le cadre européen du programme Life pour limiter le déclin des pollinisateurs.

Agir en faveur de l’agriculture

Dans la continuité de nos engagements pour la conservation des insectes, l’Opie se mobilise fortement sur une thématique sensible mais cruciale : les interactions entre agriculture et insectes, ou pour le dire autrement, comment dépasser l’opposition souvent caricaturale entre ces deux mondes et construire des approches plus inclusives et concertées.

Pour mener à bien cette mission, nous menons des actions telles que la publication d’un dossier spécial « Agriculture et biodiversité » dans notre revue, notre participation aux assises nationales de la biodiversité, la création d’un webinaire dédié et une contre-expertise factuelle sur les propositions législatives préoccupantes.

L’Opie est adhérente de l’association BeeFriendly, porteuse d’un label encourageant les agriculteurs à intégrer des pratiques favorables aux pollinisateurs, et participe à l’inventaire du vivant à la ferme du Grand Laval dans la Drôme, projet pionnier en matière d’agroécologie appliquée.