Oui, il y a bien des insectes dans le désert… Comme presque partout. Voici des informations sur ces insectes qui vivent dans des milieux extrêmes et qui s’adaptent de façon remarquable pour y survivre.
Commençons par les déserts chauds, comme le Sahara. Pas d’eau (en apparence), une température insupportable (le jour), pas de végétation digne de ce nom. Dans les pires endroits, les seuls insectes sont ceux qui vivent des excréments des animaux et des gens de passage : scarabées, mouches… Ils restent d’ailleurs la plupart du temps cachés sous la surface du sol, où il fait tiède, mais pas trop chaud.
À y regarder de plus près, le désert abrite de nombreux endroits différents et, de temps en temps, par ci, par là, il pleut, des oueds arrivent à couler et des mares se forment même. Alors des plantes poussent, fleurissent, font des graines et toute une faune en profite, vite, avant de s’engourdir en attendant des jours meilleurs (toujours sous terre, souvent sous forme d’œufs, plus résistants, ou en amassant des réserves comme les fourmis moissonneuses) ou d’émigrer (comme les criquets). Dans cette faune, n’oublions pas ceux qui se nourrissent des cadavres des herbivores !
Ce qui est très intéressant chez les insectes du désert, ce sont leurs « adaptations », les moyens qu’ils ont de survivre dans un milieu en apparence très hostile. S’enfouir a été déjà évoqué. Le procédé est favorisé par la petite taille. Certains insectes ont des mécanismes pour capturer l’humidité de l’air, sous les élytres, c’est le cas de gros coléoptères de la famille des Ténébrions, les Pimélies. D’autres, également des Ténébrions (genre Onymacris), vivent dans le désert du Namib et se placent en haut des dunes, face au vents marins, et attendent que l’eau des brouillards matinaux se condense sur leur corps, placé en position du poirier (!), et récoltent dans leurs mandibules les gouttelettes d’eau qui ruissellent le long de leurs élytres !
Des Ténébrions encore, du genre Lepidochora, ont un corps aplati et restent sous le sable pendant la journée. Le soir, lorsque le vent se lève et déplace les débris organiques, cet insecte sort de sa retraite et les attrapent avant de rentrer dans son tunnel pour les manger !
D’autres encore, qui se déplacent (en courant !) le jour, sont juchés sur de longues pattes (ils se brûlent moins !). Comme les Coléoptères Carabes des genres Anthia et Graphopterus. Tous ces insectes supportent assez bien l’alternance de périodes avec et sans nourriture.
Malgré le soleil, très peu sont cependant de couleur claire… C’est le cas du Coléoptère Adesmia metallica du Sahara qui est en apparence tout noir, mais il supporte des variations de températures de –5 à 55 degrés grâce à des petites taches blanches disposées sur sa carapace afin de réfléchir la lumière du soleil.
Les Coléoptères sont souvent bien représentés parmi les insectes des milieux extrêmes, mais il n’y a pas qu’eux. Des petites Mantes (les Eremiaphila) qui, contrairement à la Mante religieuse de nos régions qui bouge peu, sont extrêmement rapides et courent à toute vitesse derrière leurs proies, souvent des fourmis. Elles sont de couleur jaunâtre et supportent des températures de 60 degrés au sol et de 40 degrés à l’ombre !
Et dans les déserts froids comme ceux de la côte péruvienne ? Les insectes y sont très rares. Il n’y a rien, jamais, à part du guano d’oiseaux de mer, le long de la côte…

