Les guêpes (plusieurs milliers d’espèces en France) sont dans leur très grande majorité solitaires. Elles utilisent de nombreux stratagèmes pour accueillir leurs larves telles que les constructions des guêpes maçonnes. Celles-ci appartiennent principalement à la famille des eumènes. Ce sont de jolies guêpes, plus élancées que les guêpes sociales, et qui fabriquent d’étonnantes constructions d’argile ou de sable (d’où leur nom) pour accueillir leurs larves. Certaines fabriquent un « pot » fixé sur la tige d’une plante, d’autres le fixent sur les vieux murs, d’autres creusent les talus argileux, ou encore utilisent des cavités existantes dans lesquelles elles séparent des « chambres » toujours avec de la terre.
Toutes les guêpes (ou presque) nourrissent leurs larves avec des proies. Ainsi, lorsque le nid de terre est presque terminé mais non fermé, la femelle le remplit de proies qu’elle a « endormies » avec un peu de venin (et non tuées, sinon les proies ne se conserveraient pas), pond un œuf et referme enfin son nid. Chaque femelle fabrique une dizaine de nids environ puis meurt rapidement. En sortant de l’œuf, la larve placée directement sur sa nourriture va immédiatement commencer à manger. Plusieurs semaines après, elle se métamorphosera en adulte dans son nid et n’en sortira en général que l’année suivante. D’ailleurs, seul l’adulte peut sortir du nid grâce à ses fortes mandibules capables de percer la terre séchée.
Une autre guêpe de la famille des sphécidés est connue dans le sud de la France et en Corse pour ses constructions de terre sur les rochers, les troncs, les murs, sous le toit et parfois à l’intérieur des maisons. Il s’agit d’une guêpe du genre Sceliphron dont la taille de guêpe jaune est interminable ! Elle est spécialisée dans la capture des araignées dont elle nourrit ses larves.
À lire : Les nids de guêpes solitaires et sociales par Claire Villemant , Insectes n°136, 2005(1)

