Près de Nice, le 28 mai 2003, des milliers de papillons se dirigeaient vers le Nord. Pourquoi?

Thèmes :

La date que vous citez coïncide avec une période de migration intense en France de la Belle-dame (Cynthia cardui). Ces papillons, d’assez grande taille, sont de couleur fauve. Vous avez donc assisté à ce que l’on peut appeler un passage de papillons migrateurs : il s’agit de papillons en migration active.

À cette époque de l’année, les papillons se dirigent effectivement vers le Nord et il peut en passer un nombre très important en quelques jours seulement.

Sachez que le premier mouvement migratoire vraiment important quantitativement de l’année 2003 en France pour cette espèce a été repéré un peu partout dans le pays entre le 1er et le 3 mai, notamment dans la vallée du Rhône, où il serait passé des centaines, voire des milliers de Belle-dames.

Il faut ensuite attendre la fin du mois de mai pour assister de nouveau à un mouvement migratoire de masse de cette espèce au-dessus de notre pays. Dès le 28 mai, les papillons sont repérés en quantité très importante en Aveyron, en Corrèze et dans la vallée du Rhône, et donc aussi dans la région de Nice. Les passages s’intensifient le lendemain, le 29, dans la vallée du Rhône et sont repérés dans le département du Puy-de-Dôme, puis dans le Cantal le 30 mai. Le samedi 31 mai, un correspondant du groupe Opie Insectes migrateurs nous informe de la présence de Belle-dames dans le Nord-Ouest de la France. Tous ces papillons se dirigeaient vers le Nord.

Ces papillons migrateurs, qui proviennent d’Afrique du Nord (ou de la Péninsule Ibérique), traversent notre pays, ainsi que la Suisse, l’Allemagne et la Belgique, pour atteindre l’Europe du Nord (Pays-Bas, Danemark, Norvège, ainsi que la Grande-Bretagne) où leur descendance passera l’été.

À la fin de l’été et au début de l’automne, en septembre et en octobre, de nouveaux mouvements migratoires seront visibles en France : ce sera la migration-retour vers l’Afrique.

Bien que l’on puisse observer ces papillons migrateurs partout en France, leur nombre est d’autant plus considérable que l’on se trouve sur l’une des deux voies majeures de migration en France : la vallée de la Saône et puis du Rhône d’une part et les côtes de la Manche puis de l’Atlantique d’autre part.