Le Monarque de Nouvelle-Calédonie migre-t-il comme celui que l’on trouve du Canada au Mexique?

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Si le Monarque d’Amérique (Danaus plexippus) est très connu pour ses longues migrations en Amérique du Nord, il faut savoir que l’on trouve ce papillon dans de nombreuses régions du monde. On le rencontre principalement sur l’ensemble du continent américain, depuis le Canada jusqu’au Sud du Pérou, voire peut-être même l’Argentine. On le trouve aussi aux Antilles, à Cuba, aux Bahamas, à Hawaï et dans les Bermudes. Originaire du Mexique, il aurait gagné le Nord du continent américain il y a environ 20 000 ans.

C’est au cours du XIXe siècle qu’il a étendu son aire de répartition au reste du monde en colonisant notamment la Nouvelle-Zélande en 1840, l’Australie en 1870 et les Canaries en 1880. Il est maintenant (depuis 1980) également autochtone dans le Sud de l’Espagne (Malaga). On doit pouvoir aussi le considérer installé en Nouvelle-Calédonie et aux Îles Marquises. On sait qu’il a par ailleurs été observé sur l’Île Maurice en 1983. Des auteurs le citent du Sri Lanka et d’Inde, ainsi que de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

D’autre part, des individus migrateurs peuvent être rencontrés assez régulièrement aux Açores et dans le Sud et l’Ouest du Portugal, ainsi que dans le Sud de l’Espagne (Gibraltar par exemple). Certaines années, les migrations atteignent même le Sud-Ouest de l’Angleterre (cité pour la première fois d’Angleterre en 1876), l’Irlande et la France. En France, le Monarque a été observé en 1968, 1983, 1995 et 2001, en général dans l’Ouest du pays (observé en Corse en 1983).

Plusieurs sous-espèces ont été décrites d’Amérique comme, par exemple, la sous-espèce erippus en Amérique du Sud et la sous-espèce megalippe aux Antilles (excepté Cuba où l’on rencontre la sous-espèce nominale = Danaus plexippus plexippus). Il semble que seule la sous-espèce nominale ait un comportement migrateur et c’est d’ailleurs la seule sous-espèce à s’être installée ailleurs dans le monde.

Pour certains auteurs, seule la population nord américaine serait migratrice. Les résidents des régions tropicales ne migreraient pas, mais changeraient d’altitude entre la saison sèche et la saison humide. Il semble cependant que l’on puisse attester de l’existence de migrations à partir de populations du Costa Rica, des Canaries et d’Australie.