Dans notre petit village et nous sommes envahis de mouches, comment peut-on s’en débarrasser?

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En été, nous recevons beaucoup de questions sur les mouches afin de savoir comment s’en débarrasser. Malheureusement, il n’y a pas de recette miracle tant ces insectes s’adaptent rapidement. Alors il faut revenir aux bonnes vieilles méthodes de grand-mères…

Si leur nombre dérange souvent, on rencontre peu d’espèces dans les maisons. Voici les principales :

  • La Mouche domestique (Musca domestica). Très commune. Larves dans les fumiers mais également dans les déchets alimentaires et les ordures.
  • La Petite mouche domestique (Fannia canicularis). Commune. Larves dans les substances en putréfaction très humides (fumier frais, siphons d’éviers, etc.)
  • Les mouches bleues (Calliphora vicina et C. vomitaria). Pondent sur la viande et autres matières organiques en putréfaction.
  • Les lucilies (genre Lucilia). Mouches vertes et métalliques. Idem mouche bleues
  • La Mouche à damier (Sarcophaga carnaria). Pond sur la viande des asticots actifs immédiatement (pas d’oeufs).
  • La Mouche des étables (Stomoxys calcitrans). Larves dans le fumier des étables et les adultes se nourrissent du sang des bovins, mais ils peuvent aussi nous piquer.
  • La Mouche du fromage (Piophila casei). Ne pond que sur les fromages.
  • La Mouche des greniers (Pollenia rudis). Larves parasitent de vers de terre, adultes butineurs qui hivernent en groupe dans les pièces non chauffées (granges, greniers, etc.).
  • La Mouche d’automne (Musca automnalis). Comme la précédente, mais les larves vivent dans les excréments (bouses..).

Soit une dizaine d’espèces de mouches pour plusieurs milliers en France… Dans la nature, ces mouches servent à décomposer et à faire disparaître les déchets organiques (cadavres, excréments, etc.). La plupart d’entre elles viennent dans les maisons et repartent s’il n’y a rien à manger (jus de viande, fruits mûrs, etc.) et surtout s’il n’y a aucun lieu de ponte. En effet, les adultes ne vivent pas très longtemps (10-15 jours pour la Mouche domestique) et c’est donc un lieu de ponte qui les intéresse le plus souvent.

Dans ce cas, le seul vrai moyen de lutte est l’hygiène. Disons que vous ne devez rien laissez traîner qui soit susceptible d’être un lieu de ponte (restes de repas, déchets, etc.). Même en petite quantité, des aliments derrière un meuble de cuisine peuvent suffire à nourrir les larves, ou asticots. Le développement complet (de l’œuf à l’adulte) peut se faire en un temps record de 1 semaine !

Les recettes de grands-mères consistent à isoler tous les aliments : cloches à fromages, gardes-manger, torchon, poubelle avec couvercle, emballages hermétiques, etc. L’entrée des adultes dans la maison (porte ou fenêtre ouverte) peut-être limitée par des lanières de plastique ou un rideau de perles. Cela peut paraître un peu « démodé », mais son utilité est démontrée ! À vous d’en confectionner un qui soit esthétique… Vous pouvez également prévoir une moustiquaire à placer devant la ou les fenêtres que vous laissez ouvertes. Cette méthode est peut-être contraignante mais très efficace…

Pour capturer les adultes qui malgré tout se baladent chez vous, des pièges attractifs ou à ultraviolet sont vendus dans le commerce. Les rubans collants sont également efficaces et peu onéreux. Rien ne vaut la tapette à mouche pour tester la rapidité de vos enfants par exemple, car c’est le moyen de lutte le moins polluant !

Les produits chimiques sont en effet peu recommandés car les diffuseurs anti-mouches contiennent du dichlorvos, réputé pour sa nocivité (et ils sont chers et électriques) et les insecticides en aérosol sont toxiques et contiennent un gaz inflammable. De plus, l’abus de produits chimiques peut contribuer à développer des résistances.

N’oubliez pas également que ces mouches ont beaucoup de prédateurs naturels. Pour cela, votre jardin ne doit pas être trop « entretenu » afin d’accueillir des oiseaux, des batraciens (grenouilles, crapauds, etc.), des araignées, des libellules, des guêpes, etc. Bref, tous ces prédateurs gratuits et « bio »… Tout cela ne doit pas vous décourager, mais simplement vous inciter à procéder de façon un peu méthodique si vraiment vous êtes importuné régulièrement.

Enfin, il est possible que la présence de très nombreuses mouches dans votre maison soit due à la proximité d’un site qui favorise leur prolifération (usine, verminerie mal isolée, élevages, etc.). Voyez de ce côté-là…

À lire :

Un article de La Belle Epoque (1909) : Pour détruire les mouches

Et aussi… Plaidoyer pour les mouches par Monique Stumpf, Insectes n°133, 2004(2).