Il s’agit de la description du Brun du pélargonium. Veuillez trouver ci-dessous un article rédigé en 2002 sur lui pour la revue « Les 4 saisons du Jardinage » (n°132). L’appel à témoignage des lecteurs sur les méthodes de lutte efficace et bio n’a rien donné. À ma connaissance, dans certaines villes du sud, l’utilisation des géraniums pour fleurir terrasses et balcons est presque abandonnée, devant la difficulté à juguler les attaques de cette bestiole ! V.A. (2003)
Le Brun des Pelargoniums
(Cacyreus marshalli, famille des Lycénidés)
Quand reviendront les beaux jours, un petit papillon marron pourrait voltiger autour des premiers boutons récemment ouverts de vos géraniums des jardins. Proche des cuivrés et des argus de nos contrées, il se distingue des espèces semblables par le dessin du dessous de ses ailes. Sa chenille, jaune à verte souvent ornée d’une ligne rose sur chaque flanc, se développe en Afrique australe sur les pélargoniums sauvages qui y abondent. En Europe, elle se satisfait du géranium des balcons et du géranium lierre, qui sont des pélargoniums africains, souvent hybrides.
Le brun des pélargoniums serait arrivé en 1987 à Majorque dans une cargaison de plants en provenance d’Afrique du sud. Le climat de sa région d’origine étant proche du climat méditerranéen, il s’est bien adapté à sa nouvelle région. Son expansion a été très rapide. Après avoir conquis toutes les îles des Baléares, il s’établit en 1992 en Espagne continentale et en 1996 en Italie. Dès 1997, il a atteint le Portugal et le Maroc, et passe les Pyrénées dans le Roussillon. En deux ans, le Midi de la France est colonisé, de Perpignan à l’Ardèche et à Nice. Le brun des pélargoniums en déborde largement aujourd’hui. Il a atteint le littoral atlantique et est signalé du Pays basque à Bordeaux. Sa présence est confirmée dans 22 départements du quart sud du pays.
Ce nouveau-venu n’est probablement qu’au début de son expansion en Europe. Sa remontée vers le nord devrait se poursuivre, mais à un rythme plus lent. Sans compter le commerce des plantes, qui brouille les cartes : quelques individus ont été signalés en 1991 dans la banlieue de Bruxelles, en 1997 et 1998 dans le sud de l’Angleterre et en 1999 aux Pays-Bas. Autre sujet d’interrogation : son impact sur la flore sauvage. Des chercheurs espagnols ont montré qu’en élevage les chenilles acceptaient le feuillage de plusieurs géraniums sauvages européens.
En Afrique australe, le brun des pélargoniums ne pose pas de problème particulier, contenu par son cortège de parasites et de prédateurs. Mais il est venu seul en Europe, et il a le champ libre. A Majorque, une étude menée en 1992 a montré que 99% des géraniums plantés dans les jardins et sur les terrasses étaient infestés à des degrés divers. En France, cet insecte pose des problèmes certains aux horticulteurs. Par arrêté du 31 juillet 2000, il est inscrit dans la liste des organismes nuisibles contre lesquels une lutte obligatoire peut être entreprise sous certaines conditions. Pourtant un espoir vient d’Espagne : ces deux dernières années, il semble avoir été contrôlé par un parasite autochtone et ses dégâts ont été beaucoup plus faibles.
Mais les données sur les dégâts réels provoqués dans les jardins et sur les balcons manquent encore. Nous aimerions avoir le témoignage de lectrices et lecteurs ayant subi les attaques de ses chenilles : à quelle période, quel type de dégâts, leur importance, et éventuellement quels traitements ou moyens de lutte ont été utilisés, avec quel résultat.
Symptômes et dégâts
L’œuf est un minuscule dôme aplati de 0,5 mm sur 0,3 mm de hauteur. Il est pondu isolément sur le calice des boutons floraux, parfois sur les feuilles.
Les jeunes chenilles sont mineuses, donc invisibles. Les boutons attaqués noircissent et sont creux au toucher. Les tiges attaquées noircissent également, et la végétation située au-dessus est flétrie ou morte.
Les feuilles sont moins souvent attaquées, et les dégâts ressemblent à ceux causés par les escargots.
À lire également : Le Brun du pélargonium, un insecte envahisseur, par Gérard Tiberghien et Jean-Pierre Vesco, Insectes n°129, 2003(2)

